Knights of Sidonia (Sidonia no Kishi) est une série animée japonaise de science-fiction diffusée pour la première fois en 2014.
Il est produit par Polygon Pictures et adapté du manga homonyme de Tsutomu Nihei.

La première saison compte 12 épisodes, suivie d’une deuxième saison, Knights of Sidonia: Battle for Planet Nine en 2015.
Un long-métrage de conclusion, Knights of Sidonia: Love Woven in the Stars, est sorti au Japon en 2021.
L’histoire décrit un avenir post-apocalyptique où l’humanité a fui la Terre.
La planète est détruite par des entités extraterrestres appelées Gauna.

À bord du gigantesque vaisseau générationnel Sidonia, les humains continuent leur survie, régis par des codes stricts de reproduction, de militarisation et de contrôle social.
Nagate Tanikaze, jeune homme élevé à l’écart dans les niveaux inférieurs du vaisseau, devient pilote de Garde, un robot de combat conçu pour affronter les Gauna.
Mais il porte aussi en lui un héritage oublié, qui pourrait bouleverser l’équilibre fragile de cette société spatiale.

Le studio Polygon Pictures, fondé en 1983, est l’un des pionniers de l’animation 3D CGI (images de synthèse) au Japon.
Avec Knights of Sidonia, ils proposent une expérimentation ambitieuse, mêlant animation full 3D à un style cell-shading qui rappelle le dessin animé traditionnel, tout en conservant les mouvements mécaniques rigides caractéristiques de la 3D.
Le studio s’est attaché à utiliser le moteur d’Unity et logiciels internes pour l’animation.
La modélisation et le rendu en full CGI a été effectué avec des filtres de toon shading pour les contours.
La rotoscopie inversée a permis d’intégrer des mouvements réalistes dans l’animation des personnages. La synchronisation labiale a été simplifiée, et cela a été critiqué par leurs pairs.

Bien que ce style ait parfois été reçu de façon mitigée, il confère à la série une identité visuelle unique, entre froideur technologique et esthétique manga stylisée.
Ce choix audacieux vise aussi à respecter les ambitions graphiques de Tsutomu Nihei, ancien architecte, connu pour ses compositions massives, froides et brutalistes (comme dans Blame! ou Biomega).

L’univers de Sidonia prolonge les grandes thématiques du cyberpunk japonais, comme la disparition de l’humanité, l’hybridation biologique (clones, êtres génétiquement modifiés), l’extinction de la sexualité traditionnelle, le clonage de masse et le contrôle de la reproduction.
La société de Sidonia est post-humaine, organisée autour de la survie collective et du sacrifice guerrier.
Le personnage principal, Tanikaze, rappelle les protagonistes silencieux de Nihei. Il est isolé, il est perdu dans un monde qui le dépasse.

Il est pourtant porteur d’un destin unique. Le récit est traversé par une solitude métaphysique, renforcée par les espaces vides, les silences lourds et la mélancolie omniprésente.
Les relations interpersonnelles, souvent froides ou ambiguës, évitent le pathos tout en flirtant avec des thématiques d’identité de genre (Izana Shinatose, personnage non binaire dont le genre évolue au fil de la série) et de métamorphose biologique. L’amour devient un terrain instable dans une société qui privilégie l’efficacité et la génétique.

Par rapport à la série des Gundam, qui axe son intrigue sur un aspect politique et sur l’être humain, Sidonia penche vers la spéculation bioéthique et le mysticisme spatial.
La série a reçu un accueil mitigé à sa sortie, notamment à cause de son style visuel 3D, encore inhabituel pour une production japonaise d’envergure.
Mais elle a rapidement acquis un statut culte auprès des amateurs de science-fiction. La série est sérieuse, spéculative et esthétique.

Elle est aujourd’hui considérée comme un pont entre l’animation traditionnelle et la 3D au Japon.
C’est une œuvre importante dans la modernisation des récits avec des mecha. Elle est une adaptation respectueuse et aboutie du style de Nihei, chose rare tant son œuvre est difficilement transposable.
Tsutomu Nihei est né en 1971 à Kōriyama, dans la préfecture de Fukushima au Japon. il est un mangaka reconnu pour ses œuvres de science-fiction cyberpunk, caractérisées par leurs architectures titanesques, leurs univers post-apocalyptiques, leurs personnages souvent mutiques et leurs récits minimalistes et contemplatifs.

Il a travaillé brièvement chez Kōji Morimoto, directeur d’animation chez Studio 4°C, et a été influencé par Moebius (Jean Giraud), ce qui se ressent dans la dimension métaphysique de ses œuvres. Il aime exprimer sur chaque planche de dessin une histoire complète et contemplative. Chaque plan a du sens et doit donner un sens à l’histoire renforcé par les dialogues.
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