World Of Spelldragon

Le Monde de Spelldragon

The Equalizer, le vieux baroudeur à la retraite

Dans le paysage cinématographique des films d’action, peu de franchises ont su captiver autant que Equalizer. Portée par la présence magnétique de Denzel Washington et la vision implacable du réalisateur Antoine Fuqua.

Cette série nous plonge dans le quotidien d’un homme qui, ayant cherché la paix, ne peut se résoudre à ignorer l’injustice. Bien plus qu’une simple succession de scènes d’action, Equalizer explore des thèmes profonds avec une intensité rare.

Les Origines et l’Ascension de la Franchise
La franchise Equalizer tire son inspiration lointaine d’une série télévisée des années 80, The Equalizer. Cependant, les films d’Antoine Fuqua ont forgé leur propre identité, ancrant le personnage de Robert McCall dans une réalité plus sombre et viscérale.
La série a même fait un autre petit, sa propre reprise en 2021 avec l’actrice et chanteuse Queen Latifah.

Equalizer est sorti en 2014 et a bénficié d’un budget d’environ 55 millions de dollars.
Le film a été forcément un grand succès au box office pour ouvrir la voie à la franchise que nous connaissons.
Il a engrangé plus de 192 millions de dollars au box-office mondial.

Le succès est d’autant plus convaincant quand on se remémore que le film est dans la catégorie la plus difficile des films. Il est donc un film d’action de type R-rated qui interdit aux moins de 17 ans de voir ce film si on est pas accompagné.

La critique a salué la performance intense de Denzel Washington et la réalisation stylisée d’Antoine Fuqua,
La violence graphique mais justifiée par l’intrigue rend ce film particulier, un peu à part des autres films d’action.
C’est également cet esthétisme qui a plus au grand public qui est venu en masse et a apprécié la proposition.

Le grand public et les fans d’action ont été conquis par le charisme de McCall et les scènes de combat brutales et inventives. Cela rappelait parfois « La mémoire dans la peau » avec Matt Damon.

Vient ensuite le N° 2 de la franchise en 2018 avec un budget réhaussé jusqu’à environ 62 millions de dollars. Il a également empoché une belle somme de plus de 190 millions de dollars.
C’est un chiffre remarquable pour une suite directe qui a maintenu un budget maîtrisé, assurant une nouvelle fois une très bonne rentabilité.

L’accueil du public et des critiques a été un peu plus mitigé que pour le premier film. Cela reste tout de même positif. Certains critiques ont pointé un scénario moins original ou un rythme plus lent par moments, mais la performance de Washington et la qualité des scènes d’action ont largement compensé. Les fans ont apprécié de retrouver McCall dans son rôle de justicier solitaire. En tous les cas assez pour voir un Equalizer N°3 en 2023.

Cet opus a couté 70 millions de dollars et rapporté 191 millions de dollars. Cet opus a confirmé la longévité de la franchise.

Sa performance a été particulièrement saluée compte tenu du contexte post-pandémique et du fait qu’il s’agissait du troisième film d’une franchise dont le héros n’est pas un jeune homme.

Le public et les critiques ont été globalement plus positives que le précédent volet. Ce qui a plu c’est le cadre méditerranéen (vive l’Italie) et une conclusion plus intime et émotionnelle pour le personnage.

Denzel Washington, toujours aussi impérial, et la violence stylisée ont de nouveau séduit les spectateurs. Il a toujours du cachet, une bonne assise dans son rôle et une expérience de ce genre de film qui nous pousse à suivre encore son personnage.

La rentabilité constante de la franchise démontre que, sans atteindre les chiffres des super-héros, une approche plus mesurée du budget combinée à une qualité d’exécution et un acteur de premier plan peut garantir un succès durable.

Le scénario et la réalisation sont un atout avec cet acteur oscarisé. Chaque film de la franchise Equalizer s’inscrit dans un contexte de production précis, avec Antoine Fuqua à la barre de la réalisation et Richard Wenk au scénario.

Antoine Fuqua est connu pour son travail sur des films comme Training Day (qui a valu un Oscar à Denzel Washington) et La Chute de la Maison Blanche. Il excelle dans la mise en scène de la violence brute et stylisée.
Il a une capacité à créer une atmosphère tendue et à filmer des scènes d’action claires et impactantes. C’est sa marque de fabrique.

Il s’inspire souvent de la réalité pour ancrer ses personnages, même dans des situations extrêmes.
Par exemple, les créateurs ont souvent parlé de l’idée d’un « ange gardien » ou d’un « justicier » pour ceux qui n’ont personne pour les défendre. Le personnage de Robert McCall est inspiré par le « justicier solitaire » des westerns, mais transposé dans un cadre urbain contemporain.
Son sens de l’observation aiguisé, sa méthodologie quasi chirurgicale pour désarmer et neutraliser ses adversaires, ainsi que son utilisation ingénieuse de l’environnement, rappellent les tactiques de survie et de combat développées dans des contextes militaires ou d’opérations spéciales.

Teri (CHLOE GRACE MORETZ) and McCall (DENZEL WASHINGTON) walk across the bridge in Boston in Columbia Pictures’ THE EQUALIZER.

Les films Equalizer ne se contentent pas d’enchaîner les séquences de combat ; ils explorent des thèmes profonds comme la Rédemption et et les marques du Passé.
Robert McCall est un ancien agent de la CIA aux compétences mortelles, qui cherche à vivre une vie normale après des années de violence.
Chaque film le ramène à son passé, montrant que les actions ont des conséquences et que la rédemption n’est jamais acquise.

La Justice pour les Oubliés est fondamental pour McCall. Il est le défenseur des opprimés, de ceux qui n’ont pas voix au chapitre face à des systèmes corrompus ou des criminels impunis. Il incarne l’idée que même dans un monde imparfait, une forme de justice peut être rendue.

Le concept du Bien et du Mal sont exploré avec des nuances. Est-ce que le héros de l’histoire est bon ou mauvais. Est-il seulement un héros ? Est-ce un tueur tout simplement ? Pourquoi utilise-t-il la violence ? Est-ce vraiment justifiée ? Ces questions sont au cœur de la réflexion.

Il aime défendre et s’inquiéter pour ses proches, amis, connaissances ou des membres de la famille et l’appartenance à une communauté.
Que ce soit sa relation avec Teri dans le premier film, ses amis retraités dans le second, ou la communauté du petit village italien dans le troisième, McCall se bat souvent pour protéger des liens humains qu’il chérit.
Il sait que la vie est précieuse et qu’il a œuvré dans la violence pour protéger les civils et leurs permettre de vivre dans la tranquillité et l’insouciance.

Robert McCall est-il une sorte de Super-Héros du Quotidien ?
La comparaison entre Robert McCall et un super-héros de comics est pertinente. Bien qu’il n’ait pas de super-pouvoirs, McCall possède des attributs qui le rendent quasi surhumain.

Il a plusieurs compétences exceptionnelles. Il a une formidable capacité d’analyse, une très grande rapidité de réaction, une maîtrise des arts martiaux et de l’armement. Mettez en plus son intelligence stratégique et vous obtenez un gars bien au-dessus de l’homme lambda.
Il anticipe les mouvements, il utilise l’environnement comme une arme, et il semble presque invulnérable.

Son code moral est très strict. Comme de nombreux super-héros (Batman, Captain America), McCall adhère à un code moral personnel strict, agissant au nom de la justice pour les plus faibles. Un justicier qui agit là où la justice ne peut rien faire si on passe par les représentants légaux.

Comme un super héros il a une identité secrète. Il essaie de vivre tranquillement dans cette double vie après des années de labeur pour l’Etat américain. Il vit une vie anonyme, loin de son passé d’agent mortel, mais est contraint de ressortir ses compétences lorsque l’injustice frappe, tel un héros masqué.
Il représente l’idée que même sans voler ou lancer des éclairs, un homme doté d’une détermination et de compétences hors normes peut être une force de justice imparable, une sorte de « super-héros réaliste » qui opère dans l’ombre.

Qu’adviendra la franchise à l’avenir ? Aurons nous une suite via un Spin-off ?
Après Equalizer 3, Antoine Fuqua et Denzel Washington ont tous deux suggéré que ce troisième opus pourrait être la dernière aventure de Robert McCall, offrant une conclusion émotionnelle à son arc narratif. Cependant, le succès continue de la franchise et l’attachement du public à l’univers pourraient laisser la porte ouverte à d’autres projets.

L’idée d’un spin-off centré sur un autre personnage de l’univers d’Equalizer ou sur un jeune protégé de McCall a été évoquée. Cela permettrait de prolonger la franchise sans diluer le personnage de Denzel Washington.

Pour moi le Prequel est la mauvaise idée dans bien des franchises. Un prequel explorant la jeunesse de Robert McCall et ses années en tant qu’agent secret serait également une option, bien qu’il nécessiterait un casting différent ou des effets de rajeunissement coûteux. Et cela pourrait rendre le film proche de la mémoire dans la peau avec un agent surentrainé dans des situations ubuesques et dont on sait qu’ils’en sortira puisqu’on la vu vieillir.

Pour l’heure, aucune suite directe avec Denzel Washington n’est officiellement annoncée, mais le succès constant de la franchise ne ferme jamais complètement la porte à un retour inattendu.

La franchise Equalizer a prouvé que l’action peut être brutale, élégante et émotionnellement résonnante. Grâce à la performance magistrale de Denzel Washington et à la réalisation pointue d’Antoine Fuqua, Robert McCall est devenu une figure emblématique du cinéma d’action. Il incarne une justice implacable mais nuancée, rappelant que même dans les recoins les plus sombres de notre société, il y a toujours un « égaliseur » prêt à rétablir l’équilibre. Une saga à savourer, qui marque durablement les esprits des cinéphiles.