Shang-Chi est sorti en 2021 avec environ un budget de 150 millions de dollars. Il rapporte au box office plus de 432 millions de dollars.

L’accueil de ce film a généralement été bon pour ce héros qui a été créé en 1973 dans la revue Master du Kung FU N° 17. Il est le fils de Dr Fu Manchu, personnage repris par Marvel suite à une série de roman mentionnant ce personnage comme étant un génie du mal venant de Chine. Ce personnage est ampli de cliché sur les chinois, suivant les modes de pensées de l’époque, signalant le danger de la Chine et du côté fourbe, rusé et malintentionné de ce peuple.
Surfant sur cet archétype, Marvel a fait de ce personnage le père de Shang-Chi. Etre vil qui entraine son propre fils à devenir une arme vivante via les arts martiaux.
A l’époque Bruce Lee crève l’écran et devient une référence dans les arts martiaux sur petit et grand écran. Afin de capter ce public, Marvel a créer ce personnage pour augmenter ses ventes et élargir son public.

Dr Fu Manchu est transformé dans les comics comme étant un homme qui voit le mal chez les occidentaux. Il souhaite créer un nouvel ordre mondial sous sa houlette. Pour ce faire il a créé une organisation mondiale du crime qu’il dirige du main de fer. Il a en plus des connaissances lui permettant d’être immortel grâce à des élixirs. Il est un maitre dans la science et l’alchimie.
Marvel n’ayant pas acquis complètement les droits sur le nom de Fu Manchu dans les années 70, il l’a renommé Zheng Zu. En transformant son nom, il devient un sorcier multi centenaire qui est un très bon utilisateur des forces mystiques. Dans le film le père de Shang-Chi s’appelle Xu Wenwu.

Cela a permis à Marvel de ne plus surfé sur les préjugés racistes, xénophobes de l’époque. De plus il n’est pas un génie du mal mais un chef d’organisation criminelle meurtrie et plus ambivalent que le personnage d’origine.
Shang-Chi pratique le wushu. Art martial en Chine qui a été codifié durant le XXième siècle.
Le Wushu englobe plusieurs arts martiaux comme le Wing Chun, Shaolin, Bagua, Tai Chi, Hung Gar, etc…
La Chine a codifié et mis en spectacle cet art qui a été très bien rendu au cinéma notamment. Il représente un mixte de l’art guerrier et une philosophie pour renforcer le mental via des codes spirituels. Le Bouddhisme et le Taoïsme sert justement de catalyseur pour renforcer le corps et l’esprit.

Cette philosophie se ressent dans le film de Shang-Chi et les inspirations sur les chorégraphies sont tout à fait dans cette optique de promotion de cet art qui le rend beau et efficace dans les films d’actions.
Il n’y a pas vraiment besoin de mettre en avant les arts martiaux le cinéma mondial le fait déjà avec des variantes venant de chaque pays. La force de la représentation de cet art dans le monde du cinéma est liée aussi à des icônes comme Bruce Lee, Jet Li, Jackie Chan, Donnie Yen, Michelle Yeoh.

« Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings » est réalisé par Destin Daniel Cretton et coécrit avec Dave Callaham. Il est bien plus qu’un simple film de super-héros. Le film a été pensé comme une œuvre de réconciliation identitaire, de transmission familiale et d’affirmation culturelle.
De plus la relation père/fils est un des axes majeurs sur la grande présence de l’autorité parental et de l’impact de l’éducation sur des enfants qui deviendront des hommes stables ou non. Suite à cet héritage, Shang Chi est tiraillé entre son devoir, le respect de sa famille et son envie d’indépendance.

Dans ce choix difficile l’Occident et l’Orient sont confrontés à deux visions de la vie et de la culture familiale. Les personnages présents dans le films sont confrontés à la vie de personnes qui s’intègrent peu ou prou à la culture du pays d’accueil qui fait lui même l’effort ou le non effort lors de l’intégration.
De plus la vie a été dure pour le héros comme pour sa soeur qui représente en gros le Yin et le Yang. Deux vies en conflit sur la vision de leur vie familiale. Il y a une dualité qui met en avant la protection du héros avec sa mère et la soeur qui a n’a pas été épargné par le père. Les filles souvent mise à l’écart dans la société, elle est effectivement mise de côté dans le développement de l’arme humaine par le père.

Heureusement, sa force de caractère représente un atout pour lui permettre de sortir du giron de son père et de la société qui oppresse les femmes ambitieuses. Xu Xialing est un personnage intéressant et muni d’une force peu commune pour s’affirmer dans un monde où tout est contre elle. Elle a su créer son propre environnement d’affaire avec des combats de type fight club. Belle revanche contre une vie pleine d’embuche, même si le seul monde qu’elle connaisse c’est celui du milieu des affaires obscures.
Shang-Chi souhaite retrouver sa soeur, renforcer ses liens quoiqu’il se passe. Bien entendu l’histoire ne va pas l’aider à se ressouder en deux secondes. Il y a toujours des péripéties qui font qu’une personne arrivera au point de rencontre au bon moment pour permettre un dénouement intéressant.

Dans le monde des super héros, celui-ci est l’un des premiers a avoir des pouvoirs ancestraux venant d’une puissance inconnue, évoquée dans les séries de Daredevil et Iron Fist et des Defenders. Malheureusement ces héros n’ont pas eu les films au niveau de leurs histoires et de leurs potentiels.
Je regrette le manque d’exploitation des héros de séries comme avec Luke Cage et Jessica de Jones dans Alias Investigation. Ils auraient très bien pu avoir un film, avec une belle intrigue même si ce n’est pas quelque chose qui met en péril le monde, l’univers ou les multi univers. Ce qui manque chez Marvel c’est de mettre en avant des héros simple avec des histoires avec une envergure différente pour montrer un peu à la John Wick des intrigues intéressantes et à petite échelle.

Il y a un monde de l’ombre, des mondes parallèles dans la pègre, la politique à haut niveau comme local. Daredevil est la seule série qui profite du Caïd pour montrer justement qu’un homme de pouvoir commence par les bas fonds pour exploser au grand jour. Même les héros avec les plus gros pouvoirs peuvent s’intéresser à leur quartier, à leur localité pour aider les personnes qui en ont besoin. C’est le rôle du justicier, du sauveur, de la dernière ressource qui est là par ce que l’Etat a échoué à les protéger, les nourrir, les protéger. Ces héros sont comme d’antique dieux ou demi-dieux qui oeuvrent pour le bien de la population. Certains peuvent se perdre, mais la constante reste la même : aider les proches, les personnes qui en ont plus besoin sans en avoir les moyens.

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