Le film Dune (2021), réalisé par Denis Villeneuve, constitue une adaptation ambitieuse du roman culte de Frank Herbert, publié en 1965.
Avec un budget d’environ 165 millions de dollars, il a rapporté plus de 400 millions de dollars au box-office mondial, malgré une sortie simultanée sur la plateforme HBO Max (aux États-Unis), en pleine période de pandémie.

Ce succès a ouvert la voie à une suite directe : Dune: Part Two (2024), qui a dépassé 700 millions de dollars de recettes dans le monde.
Contrairement à la version précédente réalisée par David Lynch en 1984 (film aujourd’hui culte, mais considéré comme une adaptation incomplète), Villeneuve a choisi une approche plus fidèle au roman original.
Son projet est conçu comme un diptyque (voire une trilogie à terme), permettant de découper l’histoire en plusieurs temps, pour mieux installer ses personnages, ses enjeux et son univers.

Même si chaque version reflète une vision artistique propre au réalisateur, celle de Villeneuve est souvent perçue comme la plus proche de l’intention de Frank Herbert, tout en rendant l’histoire plus accessible au grand public.
Le monde de Dune repose sur un imaginaire désertique : la planète Arrakis, source unique de l’Épice, une substance rare aux multiples propriétés. Ce décor aride et hostile n’est pas seulement un cadre visuel, il joue un rôle narratif et symbolique central.

Le désert incarne la puissance de la nature, face à laquelle la technologie humaine, aussi avancée soit-elle, elle reste impuissante. Les vers des sables, colossaux et quasi-mythiques, veillent sur ce territoire, rendant l’exploitation de l’épice à la fois vitale et périlleuse.
Dans l’univers de Frank Herbert, l’épice est à la fois une ressource économique cruciale (conditionnant les voyages spatiaux via la Guilde), un outil de pouvoir politique (car elle détermine le contrôle impérial) et une substance mystique qui ouvre la conscience.

Elle permet d’allonger la vie, d’accroître la vitalité et de développer la perception extrasensorielle. Son effet addictif est tel que toute personne en consommant régulièrement en devient physiologiquement dépendante. Les Fremen, peuple autochtone d’Arrakis, en sont imprégnés : leurs yeux intégralement bleus témoignent de cette consommation continue.
L’épice peut être comparée à des plantes hallucinogènes rituelles comme le peyotl (utilisé par les peuples amérindiens) ou l’ayahuasca (chez les peuples amazoniens). Elle évoque une vision chamanique de la connaissance, où la drogue est un catalyseur mystique ouvrant à des états de conscience modifiée.

Le récit commence quand l’Empereur Padishah Shaddam IV confie la gestion d’Arrakis à la Maison Atreides, remplaçant la Maison Harkonnen, réputée cruelle et oppressive. Officiellement, il s’agit d’un honneur. En réalité, c’est un piège politique destiné à affaiblir les Atreides, trop populaires et menaçants pour le pouvoir central.
La Maison Atreides, guidée par le Duc Leto et son fils Paul, fait preuve d’un respect inhabituel pour les populations locales et l’écosystème. Leur empathie contraste avec la brutalité des Harkonnen. Mais cette approche humaniste est vite mise à l’épreuve par la réalité politique, militaire et mystique d’Arrakis.

Paul se retrouve plongé dans une prophétie ancienne des Fremen, annonçant l’arrivée d’un messie qui transformera l’univers. Cette destinée, amplifiée par la consommation de l’épice et les manipulations génétiques des Bene Gesserit, place Paul au cœur d’une réflexion sur le pouvoir, la religion et le libre arbitre.
Le film de David Lynch (1984), bien que largement critiqué à l’époque pour sa confusion narrative et ses choix artistiques audacieux, reste une œuvre culte. Lynch, conscient qu’il n’aurait qu’un film, a condensé toute l’histoire en un seul long-métrage, y mêlant une esthétique psychédélique et surréaliste, typique de son style.

Denis Villeneuve, à l’inverse, a pris le temps d’installer l’histoire, avec une narration plus posée, plus contemplative, et une réalisation grandiose permise par les moyens modernes. Son film a été salué pour sa densité visuelle, son rythme maîtrisé, et son respect des thématiques du roman.
Pour répondre à ma propre question, oui le film est à voir. Oui, il peut vous plaire vous qui êtes fan de la science-fiction. Il y a beaucoup de thématiques intéressantes sous-jacentes à cette oeuvre. Je vous conseille de vous faire votre propre idée, pour ma part il m’a convaincu et me donne envie de voir une belle saga avec une série de film qui nous emmènera jusqu’à la fin des romans de Frank Herbert.
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